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Photographie

Organe décousu, photographie (scan 35mm) par Enora Keller, Paris 2011

Manifeste.

Je suis mon propre rat de laboratoire. J'explore les terres endommagées du soi, faisant face à ses multiples miroirs. Je tente instinctivement d'exposer les fissures de la perception, ces trous blancs suspendus dans la matière. Je suis aussi une voyageuse, je tente de bouger à l'intérieur du soi par le biais de déplacements physiques. Je cherche à mettre en lumière les reflets nomades d'une identité floue. Je me retrouve à questionner la scène théâtrale de notre anthropologie sociale, entre altération, évolution, destruction et reproduction. Mon but est de mettre en scène les matériaux choisis (corps, matières photographiques, mots, bruits...) de manière à ce que le regardeur puisse expérimenter les oscillations du soi, où l'espace devient l'architecture de ces mouvements internes. Ainsi, j'utilise des pulsions de dégénérescence pour produire de la poésie.

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